mardi 12 août 2025

Killer est-il ?

C'est l'heure mon saigneur de vous, rêve éveillé. De votre regard déjà pervers, vous eussiez jouir d'une popularité en carton dès vos premiers essais infructueux comme la sève rance d'une plante asséchée. Mais que Nenni des guenilles dont vous vous parez pour plaire aux cercles de vos dulcinées. Votre carrière était déjà toute tracée, comme une ligne de poudre dont personne n'osait renifler, de l'inconnu vous en aviez fait un méfait. Vous n'étiez point encore gourou, mais déjà avide de fric. Tel un pélerin, vous aviez le vent du bon côté, avec Sacrée sale gueule, Monsieur votre femme me trompe, Madam’ Pipi inspirés de votre idole, Jacques Brel. 

Les orchestrations sont soignées, (merci Michel Colombier) mais les paroles, parfois érotiques, tranchent avec les standards de l’époque. Celler joue sur le fil : charmeur pour certains, provocateur pour d’autres. Il enregistre au moins deux EPs qui témoignent de cette dualité : variété classique d’un côté, audace textuelle de l’autre. Le miel et la cannelle, tout un programme mijoté dans une marmite à rimes.

Puis, il y eut ce mouvement controversé, où vous vous présentiez comme « prophète des Élohim ». Mais avant les soucoupes volantes et les polémiques, vous songiez à ce que la chanson vous ouvre toutes les portes du succès.

En somme, l’histoire de Claude Celler est celle d’un artiste éphémère, qui ne marqua aucun but sinon celui d'être lucraintif ( Quand on se mariera)


Pochette volontairement ciselée sur les rebords. Certains diront Lamentable EP et ils n'auront pas tort. Malgré l'usage du thérémine modernisant l'aspect un brin désuet des 4 titres, l'objet demeure à ce jour fort demandé. Sauf qu'ici, il restera au rayon des oeuvres oubliées. Si seulement l'avenir avait effacer Claude Celler, peut-être que le monde se serait mieux comporté.







mardi 5 août 2025

Et les fonds roses

Un éléphant statique, elle est fantastique, dans son bunker, brocanteur au trop bon coeur cachait dans une coquille d'escargot un cargo d'escroquerie. En feuilletant un vieux grimoire, la grise masse se déroba, puis prit la tangente pour se faufiler dans les sillons d'un 45 tours fort amusant.

Un duo d'illustres pique-assiettes, des fleurs plein les mirettes, enregistra deux chansons furtives, dans la comédie de l'éternité.



Remarquable interprétation musicale comparable à un 45 tours des Charlots. Le tout parsemé de cuivres bien dilatés, de textes frelatés. Denise, Fais moi des Papous



Jacques Vila vit ici ou là-bas qui n'est qu'ailleurs. Truculents personnages, duo ravageur qui ne dura que l'espace de deux chansons. Un coup de gueule comme cochons !


samedi 19 juillet 2025

Des mots dits démodés

 Il est endommagé ou en Do Majeur le truc ?  It's ok Disc-Jockey ? Un synthé disloqué branché avec boite à rythmes incorporée, et c'est parti. «Je ne m'insère pas, je n'ai pas besoin de mains serrées» furent ses derniers mots avant de quitter le studio. Rock en bloc test, tous furent émus du résultat qui en dégoulina. En guise de forfaiture, et de quelques fioritures disséminés dans les tablées d'un estaminet. 


Un croisement de la danse des canards avec du Chtimi, Louis Par Chi, obéit aux injonctions de sa louloute. Quelques breloques bucoliques, serpillères, danse du balai, ploucs et tralala.


Séance tenante, éreintante, il ne reste plus qu'à abdiquer, pour tout je te dis merci.

Ton esclave.





jeudi 17 juillet 2025

Calamine

 Surtout ne sois pas en retard, tu ne sais jamais le temps qu'il fait, dix minuets au départ, pour terminer empêtré. Quel traquenard ! Les Parisiennes comprennent de quel mal il s'agit. Pauvres victimes de morfals au dents aiguisés. Est-ce qu'un thé éviterait d'endommager la pureté de la Way of life à la Française ? Etre Anglais n'est pas forcément être compris mais avec un accent prononcé, la carrosserie est passée à l'acide. 

Claude Bolling n'est certainement pas un sportif, ce qui ne l'empêchait pas de faire un strike en compagnie des charmantes Parisiennes. 1967, l'année repart aussi sec qu'une clé de contact glissée dans une caisse Américaine. Réunir dans 4 titres tout un panel de compositeurs tels que Vladimir Cosma, Ricet Barrier, relève d'un défi que les filles ont largement relevé. Justement, le quatuor fait peur aux garçons.



Véritable gang de mauvaises filles infréquentables, Les Parisiennes ont revigoré la chanson héritée du Music-Hall. Passées par la case prison, elles se sont fait la belle. Rien à voir avec le revival qui a rebaptisé 4 imbéciles des Parisiennes version 2000, revisitant avec mauvais goût l'univers de Claude Bolling et Cie.




Imaginez un 30 février en ce moment même, supposons qu'il soit possible d'étirer le temps, de changer de jour en d'en inventer d'autres. L'imaginaire des Sixties était naïf, spontané, tout était possible malgré un pays frigide, réfractaire aux anti-yéyés. La carrière des Parisiennes aura le mérite de se prolonger jusqu'à 1974. Mais les temps ont changé, la nouvelle décennie a perdu de sa superbe. Ne restent que quelques héros de Bande Dessinées remplacés par les Comics venus des USA.


Clin d'oeil au blog Les chansons Perdues qui nous a pondu une série de 45 tours forts appréciables ( Les Mascottes) 


lundi 7 juillet 2025

Impavidum ferient ruinae

Serions-nous les jouets d'une industrie qui connaît nos secrets les plus intimes ? Poursuivis par des vampires dont l'unique but est de vous soumettre aux injonctions préconisées par l'agence nationale de la rationalité  ? Question, cent réponses. A toutes les suppositions, aucun réquisitoire. L'ambiance n'est plus à la fête, la défaitisme a gagné. Il ne reste rien de notre ombre, tout est définitivement cramé. 

Il fut un temps, jadis, où l'on trouvait des disques presque partout, dans les magasins d'électro ménager, les libraires, et justement comme le décrit Didier Balducci dans son exquis livre, Le rock'n'roll est mort mais son cadavre encombre le monde. Je vous recommande justement ce livre histoire de compléter le vide existentiel de l'ennui dans lequel nous sombrons.

voyez donc cela comme un épitaphe

Le Rock'n'roll est mort mais son cadavre encombre le monde

Même Mathias, en fait le constat amer, narguant la foule qui s'échoue au bord de mer. Bordel, c'est la fin du monde avant l'heure. Le mec tape une putain de déprime, comprimés pour cœur compressé. Deux titres dépressifs, à se foutre une balle dans la gueule. C'est une idée intéressante, quoique les médocs soient plus confortables, l'overdose jusqu'au bout du chemin.

Je déteste l'été, je fuis le soleil, je me fraye un chemin parmi les zombies gorgés d'ambre solaire. Tout le monde pue, essayant en vain de diffuser l'odeur la plus supportable. 

Revenons en au 45 tours présent, enfin déjà passé, dans les limbes du temps, 1976 ça parait lointain, mais rien n'a vraiment changé depuis. Tout se pète lamentablement, s'écroule jusqu'au chaos final.





Les moules ça fait pas rêver. Même avec les craquements du sol. Mathias revisite toutes les catastrophes contemporaines pour nous balancer son spleen poisseux comme le goudron qui dégueulasse tout.

Le cri du cœur le soir au moment de se coucher avec une furieuse envie de se noyer.


Seriez-vous nostalgiques ?


jeudi 19 juin 2025

Et maintenant ?

A ce moment précis, que se passe t-il vraiment ? A la seconde où s'imprime chaque lettre formant ce salmigondis, il importe de regarder en arrière pour mieux voir en avant. Vous me suivez ? L'endroit est l'envers, et quelque soit sa situation, son inclinaison, tout est effet de miroir. Vanité des jours et des nuitées.

 Byzance et gloire, paroles et paraboles ne captent pas le même signal. 




Préparez-vous à une déflagration sonore et verbale qui va secouer vos neurones ! Le 45 tours "Fais Gaffe À C'que Tu Penses, Fais Gaffe À C'que Tu Dis" d'Antoine Donnet est une expérience unique en son genre et devenue culte au fil des décennies, ce morceau farfelu continue de faire de l'ombre même au maître Richard Gotainer.

Dès les premières secondes, les synthés 80's nous plongent dans une atmosphère délicieusement rétro, évoquant ces génériques de dessins animés qui ont marqué notre enfance. Mais ne vous y trompez pas, sous cette couche colorée se cache une verve inventive totalement jouissive. Antoine Donnet jongle avec les mots avec une facilité déconcertante, multipliant les allitérations qui tourbillonnent dans tous les sens. C'est foutraque, c'est funky, et ça vous happe instantanément !

On pense évidemment à la proximité de ce génie du verbe avec François Thevenon et son fameux tic "Automatic". Le morceau est une avalanche de phrases percutantes, d'idées farfelues qui s'entrechoquent pour un effet garanti. On en ressort la tête remplie de bulles multicolores, l'esprit léger et un sourire béat aux lèvres.





Ce disque défonce la boîte crânienne, mais dans le bon sens du terme ! C'est une bouffée d'air frais, une pépite d'originalité qui prouve que l'expérimentation peut être à la fois intelligente et irrésistiblement entraînante. Addictif au possible, "Fais Gaffe À C'que Tu Penses, Fais Gaffe À C'que Tu Dis" est de ces titres dont on ne se lasse pas, et qu'on a envie de faire découvrir à tout prix. Un monument du funk déjanté à écouter d'urgence !

EN FACE A
EN FACE B


lundi 9 juin 2025

Tirez sur les conclusions

Les barillets sont enrayés, les bas résilles déchirés, les baumes au cœur esquintés. Les filles effilochées,  tous ces modèles démodés. Hélas, les sosies sont fake, tout est cloné, saucissonné.

                                                                 INTERLUDE

Pour définir la chose sans prendre de risques, l'exercice est une sorte de cabriole burlesque. Mine de rien, le fignolage de ces productions sans label, permet de débusquer de l'oubli, des artistes qui seraient aujourd'hui des pestiférés sur le marché du business. Plus qu'un concours de circonstances remporté par une cohorte de fans, l'imagination est aux portes du pouvoir en France par le biais de la variété. 



Gilles Marchal connaîtra un succès éphémère malgré sa discographie éparse, composée de Trois Longs Formats et de plusieurs Singles. 1978 est un tournant pour beaucoup d'artistes, tristes de se remettre en question. Drôle de vie est le constat d'une déviation, d'une intersection avec le passé et le présent. A première vue, Gilles semble dépassé par sa propre époque, au moment où triomphe le disco, et accessoirement le punk. On aurait pu penser que le bonhomme aurait revisité en face B, Mr Pharmacist de The Other Half, il n'en est rien, le voilà qui étrille dans un vocable de spécialiste en pharmacologie, les références au monde de la médecine. La mention, Ne Pas Dépasser La Dose Prescrite est heureusement un indicateur du contenu déconcertant, voire navrant de l'artiste. 

Un disque qui laisse songeur, tout comme son auteur.

Killer est-il ?

C'est l'heure mon saigneur de vous, rêve éveillé. De votre regard déjà pervers, vous eussiez jouir d'une popularité en carton dè...