Si vous avez le moral à Zéro, conviez Francis Géraud avec sa ribambelle d'animaux, et si le désir est de semer le trouble au cœur des âmes perfides, de créer une confusion afin de défaire les grasses certitudes, il est de bon aloi de faire sécession avec le genre humain. Seule la force du progrès, affirme sa puissance sur les autres, auquels s'inclinent ceux et celles qui suivent le triomphalisme.
Petit déjà, son amour immodéré s'était manifesté non pas à l'égard des terriens mais du côté de nos amis animaux. Je ne vous apprends rien, il suffit de lire le verso de la pochette. Sacré spécimen ! D'autant que l'orchestration a été confiée à Claude Bolling, avec ces cuivres tendance Mariachi que l'on retrouvera régulièrement dans les musiques de films du compositeur. Francis va à contre-courant notamment dans CHOUETTE ! Hymne à la décroissance, au désordre retrouvé, la jungle telle qu'elle est, sans le progressisme toujours insatiable.
L'optimisme se poursuit et c'est avec pour compagnon le Cochon poète que Francis nous en conte l'histoire, comme c'est mignon, n'en déplaisent à tous ceux qui pensent que cet animal est sale. Avec son intro au thérémine, on se prend d'affection à cet animal.
L'aveu de Francis se confirme avec Parmi les bêtes je suis chez moi comparaison n'est pas raison mais ne sommes nous pas des sauvages alors que dans la nature, les animaux sont spontanés.L'EP se termine avec La complainte du chien d'exposition en hommage aux toutous qui subissent abandons ou deviennent objets de foire.
Une partie de l'humanité jouit d'un bonheur provisoire, hélas tout ce qui a été amassé ici-bas ne sera que fumée.